Jean-Pierre Dartevelle, Bernard Giudicelli, mais aussi Alexis Gramblat, sont tous les trois en lice pour succéder ce samedi à Jean Gachassin, à la présidence de la Fédération française de tennis. A l’image de la présidentielle, cette campagne ne s’est pas déroulée dans un climat très apaisé, bien au contraire. Mais à la veille de la désignation du futur patron du tennis tricolore, que sait-on des trois candidats ?
GIUDICELLI, « L’HOMME DES DOSSIERS »
Présenté par Gachassin lui-même comme « un homme de dossiers », Bernard Giudicelli s’est fait connaître pour ses compétences à traiter les sujets épineux, comme ce sera sûrement le cas avec la problématique de la Fed Cup, voire de la Coupe Davis. A 59 ans, ce Corse connaît parfaitement les rouages d’une fédération dont il est le secrétaire général depuis 2013. Plus tourné vers le politique que le sportif, habile, il a su se former un carnet d’adresses qui peut s’avérer décisif en période électorale, notamment au board de la Fédération internationale, dont il est membre depuis deux ans. Ses détracteurs disent de lui que c’est un manipulateur et n’ont pas accepté qu’il casse l’accord qui devait l’envoyer à la tête de l’ITF, ce qui aurait laissé la voie libre à Jean-Pierre Dartevelle…
DARTEVELLE, LE SPORTIF AVANT TOUT
Ce dernier doit donc finalement composer avec un rival de taille. Mais s’il est moins tactique que celui qui est devenu son meilleur rival, Jean-Pierre Dartevelle possède un argument de poids, celui du sportif. A 66 ans, le vice-président de la FFT, en charge de la compétition est comme sa fonction l’indique déjà, davantage tourné vers le haut niveau. Il s’est d’ailleurs entouré d’Arnaud Clément, capitaine de Coupe Davis entre 2013 et 2015, avec le message clair de donner plus de poids aux joueurs dans les décisions. Il n’a cependant pas convaincu tous les acteurs du haut niveau. De son côté, Gachassin qui n’a pas souhaité se prononcer sur son favori a sobrement estimé que Dartevelle et Giudicelli étaient finalement « complémentaires ».
GRAMBLAT, L’ANTI-SYSTÈME
Gachassin s’est en revanche montré plus cinglant envers la candidature d’Alexis Gramblat. A 39 ans, ce jeune avocat est sans conteste l’outsider de cette élection. Se présentant comme la solution anti-système, le vice-président du très influent Tennis Club de Paris dénonce la présence des actuels dirigeants depuis 25 ou 30 ans. « Il manque de trentenaires, de quadragénaires pour redonner de l’énergie aux organes fédérateur de la Fédé », estime-t-il. C’est notamment avec ce discours qu’il a réussi un joli coup en convainquant Yannick Noah. Les deux hommes se sont en effet entendus sur leur « envie de changement partagée ». En outre, Gramblat qui a fait de l’éthique son thème de campagne principal, a su tirer profit d’une affaire portant sur des soupçons de malversations au sein de la FFT. Mais pour Gachassin, ce candidat « n’a aucune chance » en raison de son manque d’expérience.
C’est désormais aux 198 délégués des ligues régionales et des comités régionaux de se prononcer sur le nom du successeur de Jean Gachassin, et quel que soit l’heureux élu, il aura une première mission, sans doute la plus compliquée de son mandat à réaliser, celle du rassemblement.