Dans un dossier consacré à la chute du Sporting Club de Bastia en National 3 cet été, L’Equipe en évoque des détails à travers des révélations.
Parmi les dettes, outre des fournisseurs, figurerait des clubs professionnels, comme l’Espanyol Barcelone pour le transfert de Bifouma, Wolverhampton pour le prêt d’Oniangué (320 000 €), Monaco pour celui de Saint-Maximin (237 000€) ou encore Mayence pour Bengtsson (210 000 €).
« Je sais tout ça, confie Jean-Marc Cermollace, président du tribunal de commerce. Il faut être clair, tous les acteurs économiques de l’île ont été anormalement bienveillants à l’égard du club. Il y a une responsabilité collective. On a fermé les yeux car c’était le Sporting, un symbole fort de notre région. » « Je n’avais jamais vu ça en Corse, je n’avais jamais vu de tels chiffres. Au final, on va atteindre un passif de 30 M€ avec plus de 80 personnes sur le carreau. Sans compter les entreprises qui se retrouvent en difficulté parce que le club ne les a pas payées. Certaines ne parviendront pas à se relever. D’autres oui… »
Selon le quotidien, le liquidateur judiciaire M. Roussel aurait pointé de nombreuses incohérences et illégalités dans la gestion du Sporting, dont la billetterie et les abonnements, et aurait découvert des emplois « qui s’avéreraient fictifs ». Ce dernier s’interrogerait par ailleurs sur le rôle de la DNCG.
90 % du chiffre d’affaires du Sporting auraient été consacrés aux salaires annonce L’Equipe. Le Sporting se serait ainsi retrouvé en cessation de paiement dès mars 2016.
« Quand on débarquait dans le bureau de Pierre-Marie (Geronimi) pour évoquer une prolongation, il nous demandait combien on voulait, et souvent il acceptait, et ce n’est pas une plaisanterie », déclare un ancien cadre de l’effectif.
Djibril Cissé aurait entrepris des démarches pour percevoir des salaires impayés (il percevait 300 000 € brut annuels en CDI depuis son départ en juin 2015, en qualité de « conseiller du président Geronimi »), tout comme Brandao, qui a saisi en juillet 2017 le conseil de prud’hommes de Bastia, en référé (suite à un CDI à temps partiel de 25 000 € brut mensuels signé après la fin de son contrat en juin 2016, en tant que « représentant et consultant du SC Bastia » au Brésil).
François Ciccolini aurait quant à lui réclamé 500 000 € suite à son limogeage en février 2017 (son contrat se terminant en 2019). Un montant que les anciens dirigeants auraient « réglé » avec des chèques… sans provision.